— THEMATIQUE 2

Empowerment – Pouvoir d’agir – Autodétermination

Le concept d’Empowerment a pris naissance au cours des années 1970 dans le cadre des luttes populaires visant l’amélioration des conditions de vie des populations démunies et marginalisées.
Il est compris comme un processus qui vise à développer ou renforcer l’autonomie des individus et des groupes exclus socialement.  L’individu devient capable d’influencer l’aménagement et le cours de sa vie en prenant les décisions qui le concernent directement ou qui concernent sa communauté.

Le pouvoir d’agir implique l’autodétermination, la capacité et la liberté d’assumer ses propres responsabilités, d’exprimer ses idées, de prendre des décisions, d’influencer les lignes de conduite à tous les niveaux. Il concerne donc toutes les dimensions (physique, mentale, spirituelle, culturelle, sociale, économique et politique) de l’existence.

Un choix de livres/revues récents pour faire le tour de ce concept qui appliqué à la gérontologie est toujours à la base de réflexions, de pratiques et de recherches.

 

n°157 – vol.40/2018 – Pouvoir d’agir et vieillissement : différenciations, limites et possibilités – 2018, – 195 p. un bulletin de Gérontologie et société

Le pouvoir d’agir est devenu un leitmotiv au sein du champ gérontologique, comme dans d’autres domaines, et de nombreux acteurs (chercheurs, acteurs politiques, professionnels des secteurs social et sanitaire, associations d’usagers, citoyens ordinaires, dont les personnes âgées et leurs collectifs…) s’y réfèrent et s’en revendiquent dans leurs pratiques et réflexions. Ce numéro thématique rassemble un ensemble de contributions sur le pouvoir d’agir des personnes vieillissantes dans leur vie quotidienne. Elles s’articulent autour de deux axes. Le premier focalise l’hétérogénéité des personnes vieillissantes, de leurs situations et parcours de vie, des contraintes et opportunités auxquelles elles sont confrontées, ainsi que sur les inégalités de pouvoir d’agir qui en résultent. Le second axe scrute les dispositifs et interventions sociales et sanitaires, avec pour objectif de comprendre en quoi et comment ils sont des freins ou des leviers pour le pouvoir d’agir des personnes vieillissantes, ainsi que pour son développement ou renforcement (Empowerment). Globalement, ce dossier apporte un ensemble d’analyses critiques et empiriquement fondées sur diverses formes du pouvoir d’agir des personnes vieillissantes, les contraintes ou obstacles, parfois forts, qui conditionnent et limitent son exercice et sa portée, mais aussi sur les ressources, supports et interventions qui le favorisent et rendent possible son développement.

 

Changer le monde au quotidien. L’approche DPA-PC: récits d’expériences, analyses et regards critiques, Dutrieux Bernard, Desomer Valérie, Portal Brigitte, Union des Villes et des Communes de Wallonie, 2017. – 344 p.

Le Développement du Pouvoir d’Agir est aujourd’hui au centre des questions méthodologiques en intervention sociale. Phénomène de mode? Pratique révolutionnaire? Ou simplement retour à des pratiques anciennes du travail social ?
Les uns encensent une approche qui redonne sens à leur travail dans le même temps ou d’autres lui nient tout intérêt nouveau. D’autres encore fort heureusement l’examinent avec une bienveillance critique.
Rassemblés autour de l’Association Internationale pour le Développement du Pouvoir d’Agir (AIDPA, asbl), des chercheurs, formateurs et surtout des praticiens de différents pays ont apporté leur contribution lors du 2ème congrès international qui s’est tenu à Bordeaux en octobre 2015. Les intervenants donnent à voir dans cet ouvrage ce que concrètement ils font de cette approche, tout à la fois rigoureuse pour accompagner la complexité des situations et ouverte dans ses objectifs puisqu’il faut au moins lui reconnaître la vertu de ne jamais prédire à l’avance le chemin et résultat d’un accompagnement. Le guide, c’est ce qui est important pour la personne !  Ces témoignages sont complétés par des réflexions critiques d’auteurs issus du réseau DPA-PC et d’autres qui lui sont extérieurs.
Nous assistons dans les situations concrètes d’un pas de danse entre l’accompagnateur et l’accompagné. Le pas choisi sort des logiques programmatiques standardisées que le Politique, la Société et les Institutions ont tendances à prédéfinir.
En cela il fait un sort au devoir d’agir qui anime tant les thuriféraires de l’État Social Actif. (4è couv.)

 

Paroles sur… De quoi rêve-t-on pour ses vieux jours ? Tayemans Bernadette, Question Santé, 2016. – 18 p.

Le plus souvent, lorsqu’on évoque le lieu de vie des personnes âgées, on oppose domicile et maison de repos. Cette représentation binaire de l’évolution des phases de vie et des lieux de vie – la vie active et celle en perte d’autonomie – est remise en question par les professionnels de la santé et du vieillissement qui rappellent la diversité des attentes et des besoins des personnes.
Derrière les choix de lieux de vie, derrière les décisions, ce sont des questions de valeurs qui se posent. Elles renvoient, en tout ou en partie, aux notions d’autonomie, d’intimité, de respect, de liens affectifs. Les professionnels parlent de la nécessité de proposer des choix aux personnes vieillissantes. Des options qui correspondent à leurs différentes évolutions, aux différentes phases de leur vieillesse et puis, aussi, à leurs valeurs…
Ils abordent également une problématique souvent délaissée, sinon taboue : celle des risques que l’on est prêt à laisser prendre ou non aux aînés, sous prétexte du « principe de précaution ». Ils parlent d’une remise en cause de la formation des soignants afin de sortir d’une « relation de pouvoir » pour aller vers un respect et une collaboration avec les personnes âgées. Ils parlent de la nécessité de rester acteur de sa vie. Jusqu’au bout, et autant qu’on le peut…
Répondre aux besoins et aux attentes des personnes âgées – et pour ce faire, être attentif à leur évolution, aux changements de leurs besoins et de leurs attentes : ne serait-ce pas l’une des clés qui mène à une retraite la plus heureuse possible, et sur le long terme ?

L’autodétermination, une valeur forte pour la maison de repos de demain ? : Étude sur les possibilités de reconnaissance de l’habitat groupé pour les personnes en précarité sociale, Espace Seniors, 2015. – 36 p.

La plupart des maisons de repos imposent un rythme de vie assez rigide et régulé à leurs résidents. Vivre en institution limite généralement l’autodétermination des personnes âgées qui y résident puisqu’il faut respecter les règles, les normes et les rythmes quotidiens imposés par la pratique des soins et l’organisation de la journée.
Les établissements pour seniors véhiculent des valeurs institutionnelles, des normes et des règles qui viennent s’ajouter aux valeurs personnelles des professionnels qui y travaillent. Pour le résident, souvent très âgé, il est sans doute difficile, dans ce contexte, de se faire entendre, d’exprimer ses besoins, ses désirs et ses valeurs.
Pour une personne âgée arrivant en maison de repos, parfois bon gré mal gré et en situation de fragilité, il n’est pas toujours possible de s’autodéterminer, d’affirmer ses besoins et de préserver ses choix de vie.

Développement du pouvoir d’agir : Une nouvelle approche de l’intervention sociale, Jouffray Claire, Presses de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), 2014. – 233 p.

Les travailleurs sociaux font actuellement face à des injonctions paradoxales : faire plus avec moins et faire “avec” les personnes tout en devant les inscrire dans des dispositifs préconstruits… Pour nombre d’entre eux, le malaise est profond, car ils ressentent que leurs actes ne portent plus les valeurs à l’origine de leur choix professionnel.
L’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités (DPA) peut les aider à redonner du sens à leur pratique.
Cet ouvrage est destiné aux travailleurs sociaux, aux étudiants en travail social, aux cadres et dirigeants de structures sociales, mais également à tout professionnel qui oeuvre dans le social au sens large.

n°137 – 2014 – Résistance(s) et vieillissement(s)Leider Blanche, Moulaert Thibauld, – 2014. – 145 p., un bulletin de Emulations

La thématique de ce numéro d’Émulations est née de leur volonté de mener une réflexion conjointe sur ces deux termes : résistances et vieillissements. Que peut-on dire des résistances quand l’avancée en âge situe l’individu dans la catégorie d’aîné, comment l’appréhender au-delà de différents clichés ou images simplificatrices que sont notamment la figure de la personne âgée imbuvable ou, à son opposé, celle d’un individu éteint, amorphe ? À qui, à quoi les aînés résistent-ils, avec quelles ressources, à quelles fins ? Quels liens la résistance entretient-elle avec d’autres processus comme l’acceptation, voire l’adhésion ?

Faire participer les habitants? ; Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires Carrel Marion, ENS Editions – Ecole Normale supérieure de Lyon, 2013. – 246 p.

Veut-on vraiment que les habitants des quartiers populaires participent?
Deux analyses s’affrontent sur la participation des habitants aux politiques de la ville. La première pointe les dérives de “l’injonction participative”, cette demande unilatérale et méprisante faite aux pauvres de se comporter en citoyens, sans leur donner la possibilité de débattre sur le fonctionnement des institutions. La seconde voit au contraire dans la participation un levier pour leur émancipation sociale et politique et l’amélioration de l’action publique.

Vieillir en milieu d’hébergement : Le regard des résidents, Charpentier Michèle, Soulières Maryse, Presses de l’Université du Québec, 2007. – 164 p. – (Santé et Société).

Les personnes âgées qui vivent en milieu d’hébergement sont d’emblée perçues comme étant fragiles, sans voix, et leurs conditions de vie nous inquiètent. Cet ouvrage a le mérite d’aborder la question de leur point de vue, pour comprendre ce que signifie pour elles vivre et vieillir en milieu d’hébergement. Grâce à des récits de résidents, appuyés par une importante littérature, ce livre examine 1) leurs trajectoires de vie et de placement ; 2) le regard qu’ils portent sur leurs milieux de vie, qu’ils ne définissent pas comme un « chez-soi » ; et 3) leur perception de leurs droits et de leur pouvoir d’agir.
Bien que la promiscuité constante avec des étrangers soit génératrice de tensions, l’ouvrage met davantage en évidence le sentiment de sécurité que ressentent généralement les aînés et l’importance qu’ils accordent aux liens sociaux qui se tissent à l’intérieur de la résidence. L’analyse des stratégies qu’ils développent pour composer avec ce quotidien permet de dégager quatre profils types de résidents : l’indépendant qui entretient ses parcelles d’autonomie et veut préserver ses droits ; le résident soumis qui s’en remet aux autres ou à Dieu ; le prisonnier qui ne fait que survivre, se sentant condamné ; et le sage qui vieillit avec sérénité, acceptant ses pertes. Toutefois, plus que tout, ce sont les paroles de ces « vieux placés » qui touchent.

On dirait qu’on n’a pas de place, nous, les vieux. Tu sais, moi, j’ai déjà été jeune mais eux [le personnel, les responsables] n’ont jamais été vieux. Alors comment voulez-vous qu’ils nous comprennent ?? (Mme M., 96 ans) (4è couv.)

Pas de retraite pour l’engagement citoyen,Charpentier Michèle, Quéniart Anne, Presses de l’Université du Québec, 2007. – 184 p.

De la préretraite à la grande vieillesse, quelle place et quel rôle tiendront les seniors dans nos sociétés? Réunissant des analyses de chercheurs et chercheures du Québec et de la France ainsi que des témoignages de personnes âgées engagées, cet ouvrage examine la pluralité des parcours de vie et des pratiques d’engagement d’aînés de tous âges.
Ces regards croisés sur la participation citoyenne des seniors, qui font contrepoids aux discours alarmistes centrés sur les effets négatifs du vieillissement de la population, viennent questionner nos représentations de l’âge et de la retraite.(4ècouv.)

n° 88 – juillet – août – septembre 2016 – L’autonomie en tension– 2016. – 84 p., un bulletin de L’observatoire

n°138 – septembre 2011 – Vieillesse ordinaires– 2011, un bulletin de Gérontologie et société